“Mandaté pour intervenir dans ce dossier de trafic de produits stupéfiants en bande organisée confié à la JIRS de PARIS, le cabinet s’emploie, comme à son habitude, à décortiquer la procédure, avec rigueur et détermination, pour assurer la meilleure défense pénale possible.” Damien Legrand
Fin de partie pour cette équipe de trafiquants de résine de cannabis. Huit hommes, âgés de 24 à 34 ans, ont été mis en examen ce lundi par un juge de la juridiction interrégionale spécialisée de Paris pour « trafic de stupéfiants en bande organisée ». Ils sont soupçonnés d’avoir mis en œuvre depuis dix mois entre le Maroc et la région parisienne, une juteuse entreprise d’importation, capable de faire venir plus d’une tonne de résine de cannabis par mois, laquelle alimentait de nombreux points de deals de la région parisienne.
Un message lance l’intervention des policiers
L’enquête débute au mois de mars pour les fonctionnaires de l’antenne d’Évry (Essonne) de la DRPJ de Versailles. Leur brigade des stups reçoit un renseignement sur une équipe de malfaiteurs qui utilisent des lieux de rendez-vous dans ce département. Les policiers, épaulés par leurs collègues de la brigade de recherche et d’intervention (BRI), mettent en place une série de dispositifs de surveillance pour connaître les allées et venues des importateurs.
Jeudi, les enquêteurs ont fini par interpeller toute l’équipe en flagrant délit alors qu’elle venait de remonter de la drogue provenant du Maroc via l’Espagne. La nuit précédente, les fonctionnaires avaient observé des échanges suspects de sacs, puis, ce fut le silence radio. Le dispositif allait être levé lorsque les fonctionnaires ont capté le message qui leur a permis de passer à l’action : « Je vais aller là-bas pour compter la marchandise », assure l’un des trafiquants durant les écoutes.
Les forces de l’ordre referment leur filet et arrêtent huit hommes, mais aussi une femme enceinte, dans le Val-de-Marne et en Seine-et-Marne. À l’intérieur d’une grange de la Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne), les policiers mettent la main sur 1,26 t de cannabis. Dans les pièces d’un appartement dédié au business à Créteil (Val-de-Marne), ils trouvent 650 000 euros en liquide et 150 kg de résine. Les membres du réseau sont structurés autour de trois frères originaires de ce dernier département.
« Le chef est le plus jeune, il a déjà été arrêté et condamné à quatre ans ferme pour des faits similaires, ce qui lui vaut d’être en récidive dans cette procédure », précise une autre source. Les trois hommes se sont entourés de lieutenants et de petites mains chargées d’assurer la remontée et la surveillance la drogue.
Une perte de plus d’un million d’euros
Une partie des interpellations a été réalisée dans des logements à Villejuif et à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Lors des perquisitions, les forces de l’ordre ont découvert deux pistolets automatiques de calibre 9 mm et un pistolet-mitrailleur. Les policiers ont mis également la main sur des montres et de la maroquinerie de luxe. Au total, des produits qui sont estimés à 100 000 euros. Ils ont saisi deux voitures haut de gamme : une Audi RS2 et une BMW, confisquant au passage trois petites voitures françaises, destinées à remonter discrètement la drogue via l’autoroute.
Une drogue, le cannabis, qui se négocie entre 1000 et 1300 euros le kilo au Maroc alors qu’en France, la même quantité de produit se revend entre 3000 et 3500 euros. À l’arrivée, la marchandise saisie représente donc une perte de plus d’un million d’euros pour les trafiquants. Selon nos informations, les trois frères sont considérés comme des personnages importants du trafic en région parisienne, c’est pourquoi d’autres services de police les avaient aussi dans leur collimateur avant de s’effacer devant les enquêteurs d’Évry, les plus avancés dans leurs investigations.
Les huit suspects sont placés en garde à vue dans les locaux de l’antenne de police judiciaire d’Évry. Ils ont déjà tous fait valoir leur droit au silence. La femme interpellée a été remise en liberté car elle était sur le point d’accoucher.
Ecrit par Julien Constant et Denis Courtine,
Publié le 14/12/20, voir l’article sur le site du Parisien.