Quatre hommes de 32 ans, 37 ans, 36 ans et 28 ans, ont été jugés mardi 8 décembre 2020 au tribunal judiciaire de Caen (Calvados). L’un d’eux, représenté par un avocat, était absent à l’audience. Offre ou cession, transport, détention, acquisition…. Ils étaient poursuivis pour plusieurs infractions liées au trafic de stupéfiants, en l’occurrence du cannabis, de la cocaïne, et de l’héroïne, à Bayeux et dans la région.
L’affaire a pour point de départ un signalement à la gendarmerie, selon lequel plusieurs personnes sont impliquées dans un trafic de drogue dans le Bessin. Des lignes téléphoniques, avec des cartes prépayées, sont placées sous surveillance. Les utilisateurs de ces lignes utilisent des noms de code : Business 1, 2, et 3. Les messages sont codés : « Ramène-moi de la baïda (cocaïne), le plus que tu peux… »
La transaction est conclue pour 5 000 €
Le 7 novembre 2016, les gendarmes apprennent que 500 g d’héroïne doivent être ramenés des Pays-Bas. Un dispositif est mis en place près d’une maison située aux portes de Bayeux. En plein milieu de la nuit, une voiture arrive. À son bord, un homme avec les 500 g d’héroïne. La transaction est conclue pour 5 000 €. Les enquêteurs procèdent à l’interpellation de quatre hommes. Une information judiciaire est aussitôt ouverte pour déterminer l’ampleur du trafic.
Les enquêteurs découvrent également que des trains de vie ne correspondent pas vraiment aux ressources officielles de certaines personnes impliquées dans le dossier. « C’étaient des économies », déclare un des prévenus, au chômage au moment des faits… Deux d’entre eux sont état de récidive légale. Au fils des auditions, comme c’est souvent le cas dans les affaires de stupéfiants, les quantités déclarées fondent comme neige au soleil.
Un des prévenus minimise les faits à l’audience du tribunal de Caen. « Pourtant, étant donné le nombre de personnes qui vous mettent en cause, » remarque la présidente, et d’ajouter : « cela fait combien ? » Le prévenu répond qu’il ne sait pas, « vous savez, ça fait quatre ans. »
« C’était juste en soirée, il y avait un rail sur la table, j’en prenais gratuitement »
Un des prévenus admet avoir revendu de la drogue pour « payer une dette… » Quant à la consommation de la cocaïne, l’homme originaire du Nord, précise que « c’était juste en soirée, il y avait un rail sur la table, j’en prenais gratuitement. C’était occasionnel et festif, c’est tout… »
Le procureur de la République requiert des peines allant de deux ans de prison avec sursis à un an de prison ferme.
L’avocat du prévenu pour lequel la peine la plus importante a été demandée voit le quatuor comme « un attelage hétéroclite et original. » Quant à son client, du Nord, il estime que « l’on est allé le chercher plus qu’il n’est venu… »
Il demande la relaxe pour l’usage de cocaïne.
Le tribunal condamne les quatre hommes à 30 mois de prison dont 24 avec un sursis simple ; 30 mois de prison dont 24 avec un sursis probatoire de 2 ans ; 24 mois de prison dont 21 avec sursis probatoire de 2 ans ; 30 mois de prison dont 24 mois avec sursis probatoire de 2 ans.