La voiture de luxe a été interceptée après poursuite par les agents de la police aux frontières. Le conducteur et son passager ont été jugés en comparution immédiate.
Le 28 octobre vers 21 h 30, les hommes de la PAF ont installé un dispositif de contrôle sur le rond-point situé à côté du casino du Boulou. Ils sont dans un premier temps intéressés par une superbe Mercedes AMG immatriculée en Pologne. Un véhicule loué dont ils relèvent le nom du conducteur soupçonnant qu’il pourrait s’agir d’une “ ouvreuse ”, une voiture chargée de repérer la route pour un transport de drogue.
Trois minutes plus tard arrive une Lamborghini Urus. Elle refuse de s’arrêter mas roule sur la herse qui lui crève les pneus, elle est vite rattrapée.
Coïncidence, le conducteur de la Mercedes est sous contrôle judiciaire et a interdiction d’entrer en contact avec les deux occupants de la belle italienne. Dans l’habitacle de laquelle, dix « valises marocaines, » recèlent 327 kg de cannabis.
Après avoir demandé un délai pour préparer leur défense, les deux hommes étaient jugés ce lundi.
Et leurs avocats ont mis à profit le temps qui leur était imparti : Me Damien Legrand relève d’entrée 3 moyens de nullité. “Mon client, le chauffeur, a demandé que je l’assiste pendant sa garde à vue, on ne m’a pas joint et comme c’est son droit il a refusé un avocat commis d’office. Les PV d’audition sont donc nuls. Ensuite, il n’a pas signé les PV de pesée et de test de la marchandise, il n’est nullement indiqué qu’il a refusé de signer. On ne sait donc pas s’il s’agit de caramels, ou de barbe à papa. De plus, il y a eu rupture de la procédure de flagrance, il a été mis deux fois en garde à vue, ce qui est illégal. ”
Le tribunal joint l’incident au fond et poursuit.
Le parquet, reconnaît l’annulation des PV de test et pesées, mais se base sur “un faisceau d’indices” pour poursuivre, notamment la reconnaissance de culpabilité du chauffeur. La procureure requiert 2 ans contre le passager et 5 contre le chauffeur, en récidive légale.
Mes Legrand et Ferte, s’arc-boutent sur les vices de formes : “ un faisceau d’indices ? C’est quoi ce délire ? En comparution on ne peut juger que des faits établis ! ”
Et, de son côté, Me Maynar de plaider que la voiture appartient à un loueur de bonne foi qui voudrait bien récupérer sa Lamborghini à 270 000 €. Le tribunal la lui restitue.
Il relaxe sur l’importation de stupéfiants, mais condamne le chauffeur à 1 an ferme pour son refus d’obtempérer et le passager à 2 mois aménageables pour avoir refusé de donner le code d’accès de son téléphone.
Guy Bosschaerts
Publié le l’article sur le site de Independant