Violences faites aux femmes: L’IGPN saisi après le féminicide présumé d’Aurélie Langelin à Douai

Un combat de tous les instants depuis la mort d’Aurélie, jusqu’à parvenir à convaincre le ministre de l’Intérieur. Nous ne lâchons jamais rien. ” Damien Legrand

Pour la famille d’Aurélie Langelin, c’est un «vrai soulagement», confie à Libération leur avocat, Me Damien Legrand. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mardi avoir saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), pour mettre en lumière d’éventuels dysfonctionnements dans l’affaire Aurélie Langelin. Cette jeune femme de 33 ans a été retrouvée morte, «couverte de coups»«le visage entièrement tuméfié», le 31 mai au domicile de son conjoint, à Douai (Nord). Unique suspect, Karim B. a été mis en examen pour homicide volontaire par conjoint. «S’il y a eu des manquements de la police nationale, il y aura des sanctions», a affirmé sur France Inter le ministre de l’Intérieur.

«Non assistance à personne en danger»

Aurélie Langelin, mère d’une adolescente de 14 ans, avait déposé plainte vingt-cinq jours avant sa mort, et au lendemain du féminicide de Chahinez, brûlée vive en pleine rue à Mérignac, en Gironde. Mais alors que son conjoint a déjà été condamné à de multiples reprises pour vols, menaces et violences et qu’il est porteur d’un bracelet électronique, la plainte n’a pas été transmise au parquet, selon la famille. «Quelques heures avant son décès, les policiers sont sur les lieux, constatent qu’elle est victime de violences et au lieu d’intervenir, ils la laissent en présence de celui qui est en train de l’agresser», a rappelé leur avocat. Les agents ont selon lui expliqué ne pas avoir été appelés pour «un problème de couple» pour justifier leur inertie.

«Nous attendons désormais les résultats de l’enquête qui devrait notamment éclairer les contradictions entre la version des policiers intervenus et ceux des témoins entendus pendant l’instruction», ajoute Me Damien Legrand. Il n’a pas exclu qu’«à la lecture des conclusions de l’IGPN», la famille puisse «déposer une plainte pour non-assistance à personne en danger».