“Toujours aux côtés de ceux qui se battent pour obtenir justice, le cabinet travaille sans relâche dans cette procédure pour laquelle la cour d’appel de Lyon rendra son délibéré le 11 mai prochain. ” Damien Legrand
L’été dernier, le 4 juillet 2020, le virage dit de «La Femme morte» faisait une nouvelle victime. Imane, 21 ans, esthéticienne, était tuée vers 4 heures du matin sur le périphérique à hauteur de Bron. Elle était passagère d’un véhicule, une Peugeot conduite par son petit copain qui circulait en sens sud-nord. À l’arrière, se trouvaient deux amis. Ils seront légèrement blessés dans l’accident tout comme T., le conducteur.
Un choc à plus de 120 km/h
Le véhicule qui circulait à gauche avait coupé la voie médiane ainsi que le zébra avant de finir sa course dans la glissière de sécurité en béton. Imane est la seule à avoir été éjectée. Son corps gisait à plusieurs mètres de la voiture. À cet endroit, le périphérique fait une courbe à gauche montante et la vitesse y est limitée à 70 km/h.
Or, la Peugeot roulait beaucoup plus vite, ce qui est malheureusement fréquent malgré les panneaux de signalisation. Le rapport d’expertise évalue la vitesse à 120-130 km/h. Le test toxicologique révèle une alcoolémie modérée et la présence de cannabis. Autre circonstance aggravante : le conducteur n’avait plus son permis de conduire.
Deux jours après le drame, T. est mis en examen pour homicide involontaire aggravé et blessures involontaires aggravées et placé en détention provisoire.
Accident et protoxyde d’azote
Moins d’un an après, le dossier est en passe d’être clôturé par le juge d’instruction. « C’est beaucoup trop rapide, se plaint Halima, la tante de la victime, brisée par le décès de sa nièce. La justice n’est pas allée au fond des choses ! » C’est également l’avis de son avocat Damien Legrand du barreau de Lille. « Le juge a fait une enquête minimaliste. Plusieurs zones d’ombre demeurent sur la soirée précédant l’accident et sur les circonstances de celui-ci. »
En audition, le conducteur a déclaré que la victime avait consommé du gaz hilarant et touché le volant, ce qui lui avait fait perdre le contrôle du véhicule. Or la partie civile dispose d’un témoignage troublant : si la victime a empoigné le volant, c’était pour tenter de rectifier la trajectoire du véhicule, son petit copain ayant senti son bras se paralyser après une inhalation de protoxyde d’azote.
Versions différentes des passagers
Me Legrand réclame une exploitation du téléphone du conducteur et une confrontation entre le conducteur et les deux passagers, les versions étant différentes.
L’avocat a fait le 24 février une demande d’actes supplémentaires et fait appel de deux ordonnances rendues. Le 29 avril, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon se penchera sur le dossier.
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Publié le 27 avril, voir l’article sur le site du Progrès.